Rencontres au The Black Elypse

Lorsque Monroe franchit les portes du bar bien planqué dans une ruelle, il fut aussitôt submergé par une vague de musique metal et, chose qu'il avait finit par croire impensable aux Etats-Unis, par un nuage de fumée de cigarettes.

Le moins qu'on pouvait dire c'est que le Black Elypse le dépaysait particulièrement de Korks. En effet, la salle était assez sombre et la décoration agressive. Mais le changement venait surtout des personnes qui s'y trouvaient. En effet, le bar était essentiellement remplit de personnes issues des milieux metal et/ou gothique à quelques rares exceptions près.

Tandis que le chanteur de Dark Tranquility continuait de crier sa rengaine sur le fait qu'il ne faisait plus confiance aux autres (Misery's Crown), Monroe son sac à dos sur une épaule et l'étui de sa guitare en main, se dirigea vers une table d'apparance miteuse et libre dans le fond de la salle où il prit place sur la banquette. L'avantage des lieux, il le réalisa très vite, était que la serveuse, une espèce d'adolescente ayant grandit trop vite dont les percings à la lèvre étaient clairement infecté, était trop occupée à embrasser à pleine bouche un type qui aurait pu être son père pour venir lui prendre sa commande. Au moins, il ne serait pas obligé de se forcer à boire avant un moment et, surtout, il ne serait pas obligé d'endurer le calvaire de tout devoir régurgiter après.

Ne se souciant pas trop de l'hygiène, vu que les lieux semblaient en manquer grandement, Monroe croiser ses pieds sur la table, les spots colorés venant se refléter sur les plaques de metal de ses New Rock et il sortit son habituel bloc à dessin mais, exceptionnellement, il ne se mit pas à dessiner... Mais à écrire, ne se souciant plus des humains l'entourant.

La journée avait été harassante. Aspésia fendait la foule d'un pas décidé, à la recherche d'un lieu en adéquation avec son humeur exécrable à cause de cette fichue convention de tatoueur où elle s'était ennuyée comme un rat.
Elle pestait tout bas, bousculant les passants malheureux qui venait à la serrer de trop près. Son estomac gargouillait bruyamment et elle avait une soif de chameau qui la rendait encore plus mal lunée.
A l'angle d'une petite rue, une enseigne rouge clignotante attira son regard. Les néons hors d'âge crachotait, donnant une impression d'abandon et une musique agressive lui parvenait par vague. Tiens, du métal... se dit-elle.
Et elle pénétra à l'intérieur se disant que justement, elle y trouverait peut être le délassement qu'elle cherchait tant.

La pénombre des lieux, la crasse notoire et ce groupe de braillard qui s'égosillait la ravirent. Se tenant droite comme un "i" à l'entrée, son visage se fendit d'un sourire oblique comme quelqu'un qui rentre à la maison. Elle avisa le comptoir, puis les tables et en repara une de ces dernières au fond, pas trop éclairée et assez isolée pour la satisfaire, malgré la présence d'un scribouillard au visage renfrogné à la table d'à coté, mais qui avait l'air trop absorbé par son bloc pour faire attention à elle. Elle prit donc place, zieutant alentour la présence d'une serveuse. Elle repéra celle-ci pendu au cou d'un gars en train de l'embrasser.

Elle patienta quelques instants, lorgnant toujours la jeune percée, tapotant du pied, signe que ses limites allaient être atteintes. Puis elle éclata d'un coup, invectivant la serveuse: "Dis donc, la serveuse...oui, toi là, quand t'auras fini de récurer la glotte de ce type avec ta langue, tu pourrais te bouger l'oignon ?"
La phrase tonna dans le bar presque aussi fort que le chanteur du groupe, d'un ton sans appelle. La serveuse sursauta et s'éloigna l'air un peu gênée en s'essuyant la commissure des lèvres tandis que son partenaire jura en allant s'installer sur un tabouret du bar. Les autres clients ne réagirent guère, trop habitués aux esclandres bien plus graves ou trop saoul...voir les deux.
La serveuse s'en vint donc enfin et Aspésia commanda un gin sec, après quoi elle s'affala nonchalamment en attendant le retour de l'employé.
Elle jeta un œil distrait à l'homme au bloc-note de la table d'à coté puis plongea son regard vert sur le groupe gesticulant, commençant enfin lentement à se détendre.

Absorbé dans sa lettre, ou plus exactement dans le petit croquis qu'il exécutait dans un coin de la page pour palier à son manque d'inspiration, Monroa n'avait pas fait attention au fait qu'il avait soudain une voisine avant que le son de sa voix résonne assez désagréablement dans ses oreilles.

Levant un sourcile, il tourna légèrement la tête vers cet exemple de courtoisie et de politesse, ses pupilles rouge écarlate juste visible au travers de ses boucles brunes lachées sur ses épaules. Il ne se souciait pas autrement de la couleur actuelle de ses yeux. Après tout, quoi de plus commun qu'un type avec des lentilles rouges dans un endroit comme celui-ci ? Et dire que aucune des personnes présentes ne se doutait que cette couleur était surtout la clé de leur survie... Du moins pour le moment.

Et voila que ce qu'il avait redouté ce produisit bien plus tôt que prévu à cause de l'espèce d'excitée à ses côtés. Ayant prit la commande de la jeune fille, la serveuse réalisa que Monroe n'avait pas été servit non plus et, bien entendu, lui demanda aussitôt ce qu'il voulait. A vrai dire, la seule chose que voulait Monroe en cet instant précis c'était quelque chose à l'odeur suffisament forte pour masquer l'odeur particulièrement désagréable, mais inexistante pour le commun des mortels, du pus s'accumulant dans les abcès des percing de la demoiselle. Son odeur complète était gâchée part cette infection mais bon au moins elle ne mourrait pas vidée de son sang avant de faire une septicemie car seul un vampire vraiment désespéré aurait osé attaquer une créature dont l'odeur était devenue aussi repoussante.

Ne retenant pas un soupire, il commanda le premier truc qui lui passa part la tête, à savoir une bière, non sans toute de fois offrir à la serveuse son sourire charmeur qui, une fois n'est pas coutume, eut pour effet de désorienter la serveuse limite hypnotisée. Il savait qu'il ne devrait pas jouer ainsi de son aspect physique. Après tout, cette beauté typique des vampires étaient tout de même à la base prévue pour leur faciliter l'approche de leurs proies mais c'était plus fort que lui. Et puis, il était tout de même assez flatteur pour un vieillard de son âge de voir une jeune fille complètement retournée part son physique.

Amusé par le court de ses pensées et par la jeune serveuse repartie à son bar en manquant 3 fois de se casser la fugure à force de vouloir lui jeter des coups d'oeil part-dessus son épaule, Monroe eut un petit rire et, secouant légèrement la tête, hilare, retourna à son croquis tout en chantonnant gaiement, et d'une voix presque trop juste et mélodieue pour être vraie, sur le nouveau morceau passant dans la salle qu'il semblait connaitre parcoeur.

Lorsque la serveuse revînt finalement avec les commandes, tout en semblant a deux doigts de vouloir faire la déclaration de l'année à Monroe, elle sembla franchement déçu qu'il ne lui adressa qu'un rapide regard avec un petit merci à peine audible et qu'il ne prenne même pas la peine de toucher à sa bière fraîche qu'elle était exprès allée chercher dans le frigo pour les "VIP" au lieu de lui en servir une à température ambiante comme aux autres clients. D'ailleurs, elle ne se gêna pas pour fusiller du regard celle qui avait eue le culot de s'asseoir à la table voisine de celui qui était devenu le nouveau grand amour de sa vie.

Aspésia observa discrètement le manège de joli cœur de son voisin. Elle admit intérieurement qu'il était très beau avec ses traits fins et sa mâchoire carrée encadrée de sa chevelure ondulée. Mais les lentilles rouges étaient un peu "too much" pour elle. Elle rit silencieusement de le voir faire avec la mijaurée au piercing trop sales pour être honnête, elle s'en rendait clairement compte à cette courte distance. L'homme devait être sérieusement en manque pour aller faire du gringue à cette donzelle. mais après tout, elle avait vu bien pire dans ses pérégrinations, donc pourquoi pas.

Elle finit par déchausser ses lunettes et à les poser sur la table pour le masser le visage à deux mains dans une mouvements las. La serveuse s'en revint avec son Gin qu'elle prit le temps de humer en connaisseuse avant d'adresser un bref hochement de tête à l'employée. Puis elle sortit un paquet de Camel et en allumant une en s'adossant de nouveau à la chaise.
Elle fut surprise par contre de la nouvelle attitude de l'homme à coté d'elle. La serveuse en fut décontenancé et lui adressa un regard noir auquel elle répondit en haussant un sourcil, trop fatiguée pour relever ça.
Elle avait son verre et sa cigarette, maintenant, elle pouvait se détendre. Mais tout de même, cet homme avait quelque chose d'étrange, elle ne pouvait le nier. Et malgré elle, son attention était plus ou moins portée sur lui.

Elle avait l'habitude de croiser des mâles cherchant à se donner un genre emprunter, exhibant des lectures improbables ou ou se donnant un quelconque air emprunté. Un masque qu'elle avait habituellement tôt fait de faire se craqueler. Mais lui était différent. Même dans sa posture il y avait quelque chose qu'elle ne pouvait expliqué. Il semblait de fondre dans l'obscurité, noir sur noir, ne laissant pour trace que le sillage rougeoyant de son regard qu'elle pensait factice. Il était animé d'une densité hors du commun qu'elle ne parvenait pas à s'expliquer. Et au fond d'elle, ce vague ressenti finit par accéder à la conscience, grattouillant sa curiosité.
Elle détestait les questions sans réponse. Et lui, il ressemblait de plus en plus à un énorme point d'interrogation qui tendait à lui boucher son champ de vision.
Elle sirota un gorgée de gin en se posant mille questions, jetant des regard vifs sur l'homme par instant. Pourtant, elle était bien certaine qu'elle ne l'envisageait pas autrement que comme une énigme. Mais ne parvenait plus à se sortir ces interrogations de la tête: Qui était-il? D'où lui venait cet aura? pourquoi croquait-il dans un endroit aussi misérable ?
Tout ça tournait de plus en plus vite au point que la détente s'en fut, à son grand damne. N'en pouvant plus, elle finit son verre cul sec, écrasa sa cigarettes après une dernière bouffée et remit ses lunettes en se tournant vers l'homme, dardant sur lui des yeux, intenses, inquisiteurs et elle l'interpella ainsi, d'une voix mélodieuse mais décidée, presque un peu sèche:
"Excusez-moi, mais... vous êtes qui ?"
La questionétait particulièrement mal tournée, mais comme souvent, elle avait laissé aller son instinct avant sa réflexion.

Monroe ne porta plus la moindre attention au verre posé-là uniquement dans le but de parfaire sa mascarade de parfait petit humain. En vérité, ce qui était au départ un simple gribouillage destiné à l'occupé venait de se transformer en esquise de visage et l'accaparait complètement. C'était le visage le plus magnifique qu'il aille jamais vu en 99 ans d'existence. Le visage enfantin d'une fillette qui avait cessée de sourire il y a déjà des décennies. Sans même en être conscient, il eut un petit sourire nostalgique en voyant les traits de sa petite Annabella appraitre rapidement sous ses traits de crayons. Tant et si bien qu'il avait complètement oublié l'existence de sa voisine mais cette dernière eut vite fait de refaire signe de vie.

"Excusez-moi, mais... vous êtes qui ?"

Durant bien 2 secondes, Monroe ne sembla pas l'avoir entendu car il ne réagit pas mais finalement son crayon s'arrêta et il se tourna vers l'inconnue avec un air mi-amusé, mi-interloqué. Dans un premier temps, il jeta un coup d'oeil autour de lui mais non, pas de doutes possible, c'était bien à lui que cet espèce de phénomène s'adressait. Un peu surprit, il prit le temps de la détailler de son regard rouge sang avant de répondre d'une voix de velour.

- La curiosité est un vilain défaut fillette on ne te l'a jamais dis ?

Bien plus amusé qu'agacé, il ne quitta pas son interlocutrice du regard, un sourire taquin étirant ses lèvres. Elle était mignone. Pas exactement son genre mais il ne doutait pas qu'elle devait avoir un certain succès auprès des mâles de sa race.

D'humeur taquine, il s'accouda à sa table, tourné vers la demoiselle, son sourire rieur ne quittant pas ses lèvres. A vrai dire, il était sans doute aussi curieux de savoir ce que lui voulait cette fille étrange qu'elle même devait être curieuse à son sujet. Après tout, elle était bien une des rares à trouver le courage de s'adresser directement à lui et de manière aussi franche. Généralement les femmes, et même souvent les hommes, se découvraient d'étranges problèmes d'élocution quand ils devaient s'adresser directement à lui, surtout la première fois. Bégaiement, peine à trouver ses mots etc etc.Ne détachant pas ses prunelles écarlte du regard de la jeune iionnue, ce qu'il savait être particulièrement destabilisant, surtout quand ses yeux avaient cette teinte, il entreprit de la faire mariner un peu pour voir jusqu'à quel point elle était curieuse et décidée.

- Pourquoi veux-tu le savoir ?

Lorsque l'inconnue repris la parole, non sans apostropher une nouvelle fois la serveuse ce qui rappela à Monroe qu'il avait toujours pas touché à sa satanée bière, elle le fit avec un air tellement sérieux que le vampire fut incapable de retenir un rire clair qui résonna malgré la musique assourdissante et sa petite scène de menace lorsque la serveuse revînt (visiblement très déçue de voir le verre toujours plein) ne fit que accentuer son hilarité. Décidemment cette petite était très distrayante et n'avait de toutes évidences pas froid aux yeux.
Lorsqu'elle lui reposa la question sur son identité, Monroe fut tenté, l'espace d'une seconde, de lui dire la vérité rien que pour voir sa tête mais la loi des Volturi restait clair et dire la vérité, même sur un ton de plaisanterie, équivalait à un suicide assuré et même le fait d'avoir été un proche de la "famille royale" ses dernières années ne le sauverait pas de la sentence.

Ainsi, il préféra plutôt prendre quelques secondes pour réfléchir, tout en écoutan la serveuse qui, de son bar, expliquait à quelle point elle comptait le séduire tout en faisant bouffer ses lunettes à l'intello de service. Heureusement qu'elle ne peut pas l'entendre, pensa-t-il avec humour. La demoiselle, quant à elle, était assez étrange dans ses réactions. Bien que son coeur semblait louper un battement sur 2, elle n'avait aucun des autres signes de l'attirance que créaient généralement ceux de sa race. Mais bon après tout peut-être que Monroe était un peu trop masculin pour elle ? A cette idée, il eut un petit rire et ressentit l'envie d'en avoir le coeur net. Ainsi, lorsqu'il reprit la parole, se fut avec voix encore plus séduisante tandis qu'il adressait un sourire ravageur à la gamine.

- Comme ça je suis une énigme ? Voyez-vous ça... Certains mystères sont fait pour être non-résolu non ? Parfois il vaut mieux qu'ils restent des mystères. Tout de fois je veux bien te donner un élément de réponse. Je m'appel Monroe, Monroe Stanford même pour être un peu plus précis. Et à qui ai-je donc l'honneur ?

Monroe laissa alors glisser ses yeux couleur sang le long de la gorge de la demoiselle, s'arrêtant au niveau de l'artère qu'il pouvait voir battre dans son cou tout en s'amusant de la volée d'insultes dont la serveuse noyait sa voisine et dont, heureusement, le son de la voix était cachée part la musique. Tout de fois, son regard ne s'attarda pas et quelques secondes plus tard il replongeait ses prunelles écarlates dans celle de l'étrange phénomène qui lui faisait face.

Le rire franc et sonore de l'homme fit sourire à nouveau Aspésia, Cette façon de faire avait quelque chose d'authentique qui lui plut beaucoup et qui dénotait quelque peu avec le reste de son attitude charmeuse. Cela confirma qu'il agissait de façon volontaire.
Cette information supplémentaire en poche, elle l'écouta avec la plus grande attention. Il déploya encore cette voix vibrante et suave qui avait sans nul doute un effet ravageur parmi la plupart des femmes qu'il croisait. Malheureusement pour lui, Aspésia n'était pas sensible à ce genre d'artifice pas plus qu'au concept de mâle alpha prédateur qui l'enveloppait dans son ensemble. Peut être parce ce statut puissant signifiait implicitement qu'en temps que femme elle était destinée à se retrouver être considérer comme l'objet d'une telle personne aux yeux des autres, et cette situation eut été proprement intolérable pour elle.

Les yeux plissés et l'air amusé, elle prit note du nom avec ravissement:
"Monroe Stanford...plutôt ronflant comme nom de famille." Lâcha t-elle en souriant. Et elle dégaina un ordinateur de poche et tapotta sur le clavier en épelant le nom à voix haute en souriant doucement: "S-tan-ford...Mon-roe...voyons voir ce que mon ami Google va bien pouvoir me sortir sur vous."
Évidemment, elle avait sciemment agit en face de Monroe afin d'observer la réaction de ce monolithe parait d'onctuosité, tout aussi impénétrable que charmeur.
Parcourant du regard les réponses du moteur de recherche, elle lui répondit enfin: "Ah oui, moi c'est Aspésia...Aspésia So'Olis. Et quant à être un honneur de me rencontrer, je me permets d'émettre quelque doute à ce sujet."

Mais la conversation plaisante allait être bientôt interrompue par le régulier de la serveuse qui commençait à en avoir marre de l'entendre clamer son désir pour le beau Stanford. On entendit un voix rauque tonner un "oh ta gueule !" tonitruant et la serveuse se fit molester. Le gaillard s'avança ensuite vers la table de Monroe avec des intentions clairement pas pacifiques, claquant le sol de ses boots parées de métal comme il était à la mode dans certains milieux. Sa stature était imposante et ses yeux semblaient n'être que deux fente à peine visible dans la pénombre du bar.
Aspésia le vit arriver en haussant les sourcils en soupirant d'un air las, parfaitement impassible. L'homme puait le mauvais whisky, avait les cheveux gras et l'œil égard. Beurk ! songea t-elle.
Elle fut encore gratifiée d'un regard assassin par l'inconnu, sans doute à cause de ses invectives qu'elle avait proféré à sa copine, mais son objectif était bien Monroe.
Cependant, alors qu'il tournait le dos à la rousse pour faire fasse à Stanford, elle vit qu'imperceptiblement ses épaules s'affaissaient. L'aura de Monroe semblait aussi agir sur la gente masculine, mais d'une autre manière. Lorsqu'il commença à parler sa voix était certes fortes mais de subtils soubresauts d'hésitation la ponctuaient.:
"Toi, t'arrête de faire ta drague pourrie à ma nana, compris ?! ou sinon, ca va mal se mettre !"

Derrière lui, la gamine piaillait pour essayer de la calmer, pensant que son beau gosse de client était en danger. Pendant ce temps, Aspésia avait discrètement passé sa main derrière son dos pour la placer sur le tazer sans lequel elle ne sortait jamais. Elle était prête à l'utiliser en une fraction de seconde, mais pour le moment, elle observait la réaction de Monroe, plus curieuse qu'inquiète pour lui.

Une fois de plus, Monroe ne put s'empêcher de rire en voyant la demoiselle s'emparer de son ordinateur. décidemment c'était à croire que les humains ne pouvaient plus vivre sans leur technologie. Tout de fois il ne s'inquiétait pas du tout. Il savait qu'elle ne trouverait rien à son sujet car lui-même s'était déjà attaqué à cet exercice pour s'assurer qu'il restait toujours dans la masse des anonymes. Lorsqu'elle se présenta, il en profita pour enfin prendre une gorgée de sa bière, craignant de revoir débarquer la serveuse inquiète de voir son verre toujours plein et en avala bien sagement une gorgée, grimaçant de dégoût intérieurement tandis que le nom de sa voisine faillit le faire s'étouffer de rire au moment où il avalait.

- Aspesia Sol'Olis ? Et après ça tu trouves encore le moyen de dire que mon nom est ronflant ?

Heureusement qu'il lui avait pas dit son nom en entier. Soudain, le résultat de recherche google apparu et, comme Monroe s'y attendait, le seul Monroe Stanford probable sortant s'avérait être le capitaine Monroe Byron Stanford 2ème du nom, mort depuis plus d'un siècle qui apparu dans le site d'une compagnie de paquebots de plaisance dressant la liste de tout leurs capitaines depuis la création de la compagnie. Tout de fois, Monroe n'avait pas besoin de voir la vieille photo noir et blanc pour savoir à quoi ressemblait l'homme à l'air sévère dans son uniforme de capitaine avec sa moustache impecablement taillé se tenant droit comme un piquet dans la cabine de navigation. Après tout, il avait grandit avec sa photo en permanence sur la cheminée à défaut de le voir souvent. Cependant, toujours d'humeur à s'amuser, il prit un faux air inquiet.

- Alors ? Tu trouves des secrets hont...

Monroe fut interrompu part un éclat de voix provenant du bar et poussa aussitôt un long soupire agacé en voyant l'espèce de loubard miteux se diriger vers lui d'un air conquérant. Restant assit, le vampire planta son regard rouge sang dans celui de l'être ingrat qui lui faisait face et son "aura vampirique" comme certains d'entre eux l'appelait, fit son effet. En effet, même si les humains ne se doutaient presque jamais de leurs vrais nature, leur instinct de survie, reste de leur lointain passé animal, les mettaient inconsciemment en garde. Mais malgré tout, l'espèce de costaud semblait ne pas vouloir perdre la face et trouva le courage de lui adresser la parole. Enfin, si on pouvait appeler ça adesser la parole. La politesse n'est plus ce qu'elle était, songea Monroe, nostalgique alors que d'un petit coup d'oeil, il vit Miss Sol'Olis sortir son arme électrique. Même si le costaud ne lui faisait pas plus peur qu'un vulgaire cafard, Monroe préférait éviter une bagarre. Non pas qu'il ne maitrisait pas sa force mais l'idée d'être confronté à l'odeur du sang dans un milieu si clos ne l'enchantait pas plus que cela, même s'il était capable de se contrôler depuis le temps.

Ainsi, il s'adressa au type d'une voix calme plutôt surprenante après la tentative d'agression verbale du décérébré.

- A moins que votre nana comme vous dites soit la charmante demoiselle à mes côtés, je ne voit pas de quoi vous vous parler...

Après quoi, Monroe se contenta de garder son regard vriller à celui du costaud, les traits de son visages totalement neutre. Seule son aura était menaçante mais bine entendu, le pauvre humain n'en était pas conscient et ne pouvait pas comprendre pourquoi Diable un type deux fois moins épais que lui l'inquiétait à ce point.

De nombreux clients du bar c'était retourné pour voir la scène. Même le groupe avait cessé de jouer, leur musique mourant dans un imbroglio cacophonique de guitare torturées. Monroe, flegmatique au possible, utilisa Aspésia comme argument, admettant qu'il la draguait ouvertement. Pas vraiment surprise, celle-ci resta de marbre, la main dans son dos saisissant lentement la poignet du tazer.
La phrase lapidaire du vampire figea la loubard dans un incompréhension totale. Il sentait les doigt glacés de la peur commencer à enserrer son esprit, mais au point ou il en était rendu, il ne voulait pas perdre la face. L'espace d'un instant, on eut cru apercevoir les rouages grippés de son cerveau englué par l'alcool se mettre en mouvement. C'est alors qu'en lui germa sa seconde mauvaise idée de la soirée: S'en prendre à Aspésia, faute -sans comprendre pourquoi- de ne pas pouvoir s'en prendre à Monroe.

Il commença à se retourner lentement les dents serrées de rage face à sa propre impuissance devant l'impassible Monroe. Aspésia, avait les sens en alertes et devinait comment cela allait se passer. Pas plus décidée que d'habitude à se laisser faire, elle sortit l'arme électrique d'un geste vif et alla le coller entre les cuisse du loubard en tirant sur ca Camel, le regardant à peine à travers le rideau de fumée. Le gaillard sentit une pression sur ces parties intimes et baissa le regard, mais avant qu'il comprit il éprouva une douleur violente lui donnant l'impression que ses testicules avaient éclatés et qui irradiait son bas ventre et tout son corps. Il se tordit dans des convulsions hystériques tandis que la rousse maintenait le courant sur lui en esquissa un petit sourire.
Enfin elle retira l'objet qui disparu aussitôt dans son holster dissimulé sous son top alors de le loubard tombait à genoux et s'écroulait face la première sur le sol les deux mains entre ses cuisses, en geignant d'une voix bizarrement aiguë.

la serveuse poussa un cri d'horreur en le voyant allongé là et se précipita pour s'enquérir de son état. Elle vitupéra au passage sur Aspésia, mais cette dernière s'était déjà désintéressée du tableau et sirotait son gin les yeux braqués sur Monroe. Elle se repassait mentalement la scène pour la passer au crible. Ce gars était vraiment impressionnant de flegme. Ce n'était pas de l'inconscience, cela se sentait, mais seulement de l'assurance. Elle savait que la stature ne faisait pas l'homme, mais ne pas broncher à ce point là, elle devait s'avouer que qu'elle avait rarement vu ça. Finalement, elle admit à elle-même, souriant intérieurement, qu'elle était impressionnée.

Pendant ce temps, le bar s'était agité d'un nouveau remoud avec l'arrivée du patron, assez excédé par l'esclandre dans son tripot. Son faciès bovin, et aviné s'approchait en trainant une patte folle, batte à la main, braillant tant qu'il pouvait à propos des "enfoirés qui venaient mettre le bordel dans son bar". Mais comme l'autre perturbateur, il baissa de ton et se sentit mal en arrivant près de Monroe. Décidément, l'effet que produisait cet homme était bluffant. Elle n'avait pas vraiment prêté attention au début avec son manège sur la serveuse, pensant -à juste titre- que la donzelle était pour le moins influençable. Mais la suite des interactions était très troublante. Pourtant, rien dans son physique ne laissait entrevoir cela. Une corpulence moyenne, une carrure raisonnable sans être maigrelet...en un mot assez quelconque dans ses proportions. Alors, oui, il était beau, c'était indéniable. Racé, ténébreux, mais objectivement pas menaçant. On sentait malgré tout une puissance intérieur immense. Cependant, Aspésia doutait que les abrutis de ce bar moisi puissent appréhender un telle chose.
Non, ce qui se passait était plus profond, plus instinctuel. Comme s'il s'agissait d'un rapport entre prédateur et proie.
De plus en plus troublat, pour sur. Et de plus en plus fascinant par là même.

Prise dans ses pensées, La tatoueuse n'avait pas fais attention au déroulement des évènements. Le tenancier en guise de menace, baragouina d'une voix presque cheuvrotante qu'il vaudrait mieux que nous partions. Elle regarda tour à tour le ventripotent patron et Monroe, comme si la phrase ne la concernait pas et qu'elle était à un dîner spectacle.

Au moment où il vit Aspesia à l'action avec son taser, une seule pensée traversa l'esprit de Monroe de manière assez fulgurante Mais elle est malade ! Tout de fois, sa consternation ne se vit absolument pas sur ses traits. D'autant plus qu'il était quelque peu plus occupé avec l'arrivée du patron et de sa batte pendant que la serveuse beuglait dans son coin. Pour la discrétion on repassera, songea-t-il. Dépitié, il ne retînt pas un long soupire en se levant pour faire face à l'imbécile armé qui tentait de jouer les costaud en leur demandant de partir. Imbécile qui tira une tête assez comique lorsque Monroe, qui était légèrement plus petit et surtout bien moins ventripotant, attrappa la batte d'une main pour la lui arracher avant de s'amuser à la faire tourner dans sa main sans quitter l'homme des yeux et, à la surprise générale, se fût avec ce ton toujours aussi serein qu'il s'adressa à lui.

- On ne vous a jamais dit qu'il était particulièrement grossier de la part d'un homme de menacer une femme de violence ? Et avec une arme qui plus est ?

Observant l'homme planté comme un abruti, Monroe se rapprocha d'un pas, le visage a sulement quelques centimètres du sien, comme s'il était à deux doigts de l'embrasser mais reprit à voix basse.

- Touches à un seul de ses cheveux espèce de gros lard et je te garantis que je t'enfoncerais cette batte tellement profondément dans le fondement que tu la suppliera de me dire d'arrêter. C'est clair ?

Monroe n'attendit pas de réponse. Au lieu de cela il se réinstalla à sa place avec un air vraiment détendu.

- Et maintenant si vous le permettez on apprécierez d'être tranquille sans serveuse nymphomane, abrutis jaloux ou patron se croyant dans un mauvais film de gangsters. Tu n'es pas de mon avis ?

Le vampire se tourna vers Aspesia en lui posant la question. A voir ainsi, il en avait absolument plus rien à faire du trio agaçant. Tout de fois, il restait sur ses gardes, tout ses sens surdéveloppé aux aguets. Aspesia, elle, semblait un peu perdue. Elle était restée très calme mais n'avait pas l'air d'avoir conscience de la situation dangereuse dans laquelle elle les avaient fourrés et Monroe en vînt à se demander si elle n'était pas sous le choc tout à coup. Il ne cherchait pas autrement à protéger la demoiselle particulièrement, après tout il ne l'a connaissait même pas, mais il voulait surtout éviter d'être prit dans une bagarre de bar. D'autant que cela avait tendance à lui rappeler de vieux souvenirs trop douloureux pour qu'il ne veuille y repenser. Sans plus quitter sa voisine du regard, il pria interieurement pour que ces abrutis soient juste assez intelligents pour comprendre qu'ils devaient s'en aller s'ils ne voulaient pas être en mauvaise posture et surtout, qu'ils n'aillent pas l'idée idiote de faire appel à la Police. Cependant, un rapide coup d'oeil aux adolescents ivres morts vers le bar lui garantis presque qu'il n'y avait pas trop de risque à ce niveau-là.

Il posa son regard sur le type pleurnichant vers sa copine la serveuse aguicheuse puis se tourna à nouveau vers Aspesia. Se faisant, il se rapprocha légèrement d'elle et lorsqu'il lui parla ce n'était plus avec cette voix de séducteur mais sur un ton plus doux, comme s'il voulait la ménager.

-ça va ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette tout à coup... Tu n'as pas à t'en faire tu sais ? S'ils n'ont pas encore compris le message il le comprendront très vite tu peux me croire...

C'était bien Monroe ça. Il ne l'a connaissait pas, la considérait presque autant comme une distraction que comme un futur repas éventuel, lui en voulait de les avoir mit dans le pétrin... Mais s'inquétait malgré tout de son état !

Aspésia posa les coude sur la table et afficha d'un coup un fin et large sourire en posant son menton au creux de ses paumes. Elle regardait à nouveau Monroe qui venait de s'enquérir de son état au fond des yeux et répondit d'une voix teinté d'amusement:

"Oui, oui, ca va parfaitement bien. Tout cela est à la fois fort amusant et très informatif. Mais ne confondez pas le fait que je réfléchisse avec un quelconque malaise. C'est adorable de votre part, par ailleurs et votre empressement vous honore."

Elle avait noté de changement de ton de l'homme pour s'adresser à elle. Elle appréciait sincèrement sa sollicitude même si sur le coup elle était totalement inutile. Elle avait connu dans sa courte vie des situations largement plus dangereuses. Mais pour l'heure, son esprit était focalisé sur lui. Le mystère qui avait attiré son attention s'était changé, avec ces évènements, en colossale montagne et sa curiosité en aiguillon brulant dans son esprit. Autour d'eux, le bar avait reprit son train-train. Le loubard était reparti au bar en se trainant avec l'aide de la serveuse et le patron avait disparu derrière le comptoir sans demander ses restes. Le groupe avait reprit et les conversations s'animaient à nouveau.

"Vous êtes vraiment quelqu'un d'étrange, ça c'est sur. Je n'arrive décidément pas à vous cerner. Entre bourreau des cœurs à l'aura prédatrice et cette sollicitude bienveillante...entre votre verbiage paternaliste mais fait avec tant de naturel et les manières empruntées dont vous usez...Non, vraiment, vous êtes fascinant."

Elle avait dit ça avec le plus grand sérieux, le visage fermé et l'air grave, son regard vert scintillant d'intensité planté dans celui de Monroe. Mais après coup, elle réfléchis à ses mots. Ils pouvaient être mal interprétés. Certes cette homme l'intriguait au plus au point, mais certainement pas d'un point de vue sexuel, et elle devait être clair la-dessus.

"Mais permettez moi de préciser un point afin que tout soit clair: Vous ne m'attirez pas physiquement, même si vous êtes notoirement beau, c'est vrai. Mais étant lesbienne, cela ne m'atteint tout simplement pas."

Son ton avait été naturel, sans hésitation ni artifices. Elle ne cachait pas ses goûts en matière de partenaire, surtout aux hommes, cela permettait de mettre les choses à plats très vite et d'éviter bien des soucis par la suite.
Elle continuait à observer ces pupilles rougeoyantes en inclinant la tête sur le coté. Elle font vraiment naturelles ses lentilles, se dit-elle. Elle en était encore là. Aspésia était quelqu'un d'une grande ouverture d'esprit, mais ne saurait envisager une explication qui sorte du rationnel pour le moment.

Monroe écouta Aspesia avec un immense sourire hilare. D'ailleurs, il ne put s'empêcher de rire lorsqu'elle crû bon de lui indiquer ses préfèrences sexuels et il lui fallu bien une bonne minute pour se reprendre.

- Parce que tu as crû que je tentais de te séduire ? Seigneur si c'était cela ma technique de drague je serais le plus mauvais des séducteurs !

C'était d'ailleurs la vérité. Déjà de son "vivant" il n'avait jamais eut de problème pour séduire la gente féminine alors depuis sa transmutation... Tout de fois, aussi amusante et charmante qui puisse être sa voisine, il n'éprouvait pas autrement d'attirance pour elle. A vrai dire, depuis Jennifer, hormis peut-être pour Caroline, il érpouvait rarement une véritable attirance physique pour qui que se soit, même s'il n'était de loin pas un moine pour autant.

Reprenant son sérieux, il continua d'observer le regard pétillant de la demoiselle. Elle semblait très jeune, bien que pour lui la plupart des gens avaient l'air très jeune, mais pourtant quelque chose dans sa manière de s'exprimer la faisait paraitre bien plus âgée. De nos jours, le langage des moins de 30 ans semblait presque paraitre codé et le vocabulaire que très peu varié. Monroe avait parfois de la peine à comprendre ce qu'ils disaient alors qu'Aspesia s'exprimait de manière très littéraire.

- Tu parles comme une centenaire... Quel âge as-tu ?

Monroe était réellement intrigué. Généralement il n'entendait plus ce genre de vocabulaire raffiné qu'auprès des siens. Et encore, auprès des plus âgés. Or il était des plus évident qu'Aspesia était une humaine tout ce qu'il y a de plus mortel. Une humaine qui n'en finissait plus de fixer les yeux de Monroe et ce dernier préféra ce détourner avant qu'elle n'en vienne à le questionner à ce sujet, posant son regard sur la bière à peine entamée qu'il attrapa pour en boire une nouvelle gorgée le plus naturellement du monde.

Ainsi, il ne s'apercevait donc pas de ses changements d'attitude. Dire qu'à peine quelque minute plutôt, il lui parlait avec la sensualité de Barry White et qu'au moment où il s'était inquiété il avait été juste doux et naturel. Cette constatation fit légèrement sourire la rousse à lunette qui sirotait toujours son verre de Sapphyre Bombay en écoutant Monroe.

"Bien sur que je l'ai cru, vous en donniez toute les apparences, et n'était pas devineresse, je ne pouvais y voir que cela. Et puis, si vous aviez deux doigts d'objectivité, vous avoueriez que votre attitude était pour le moins équivoque."

En tous, Aspésia était rassurée sur les intentions de l'homme. Elle n'ignorait pas que cette phrase sentencieuse qu'il avait lâché quant à son attitude pouvait être un simple mensonge, car elle soupçonnait Monroe d'être un très bon acteur. Mais de toute façon, que pouvait elle bien risquer. Dans le pire des cas, il lui serait administré le même traitement qu'au loubard décrépis qui se masser encore l'entre jambe au bar, la visage crispé dans un rictus pitoyable.
Mais pour l'heure, cet homme était d'agréable compagnie et son flegme avait quelque chose de reposant. Et puis, il fallait le dire, il représentait un mystère qui n'avait perdu encore aucun attraits aux yeux de la jeune femme. Mais d'un autre côté, il semblait qu'elle suscitait également chez le guitariste une certaine curiosité. Il se demandait d'où lui venait cette manière de parler en inadéquation avec son âge. Il était vrai que cette caractéristique avait souvent surpris son entourage. Mais c'était la première fois qu'on lui demandait plus de détail la dessus en prenant l'âge comme angle d'attaque.
Elle leva un peu les sourcils, amusée par la question et dans un sourire fin feignit la bêtise:

"Et bien, quel drôle de façon de demander son âge a une femme ! Pour un séducteur patenté tel que vous, voila bien un manque d'égard assez déplacé." Sur quoi elle eu un très léger rire cristallin et reprit plus sérieusement: "Non, blague à part, j'ai 24 ans, mais d'une part j'ai reçut une éducation assez strict en pensionnat et d'autre part j'adore le beau verbe. J'estime que quitte à s'exprimer, autant le faire de façon plaisante à l'oreille. Même si j'ai conscience que dans certain milieu, ce passéisme peu passer pour du snobisme ou de la prétention, mais je m'en fiche."

Voila un bon résumé, se dit-elle. Elle n'allait pas non plus lui expliquer les détails de son cursus scolaire après tout.
Elle prit une nouvelle gorgée de son verre et s'aperçut à ce moment là que celui de Monroe était à peine entamé. Peut être la trouvait-il vraiment mauvaise.

Mais tout cela n'avait que peu d'importance. Que ce soit les altercations, son âge ou la bière. Elle n'avait toujours pas quitté son idée d'en savoir plus sur lui et ré-embraya sur le sujet:

"Ne comptait pas que mes recherches infructueuses sur Google et les incidents de ce soir m'aient fais perdre mes interrogations à votre propos. Bien au contraire. Vous faites toujours cet effet là sur les hommes s'étant mis en tête de vous faire la votre au carré ?"

Monroe écoutait Aspesia avec, semble-t-il, une grande attention tout en retournant bien à sa place sans la quitter des yeux. 24 ans... A cette époque c'était encore plutôt jeune comme âge comparé à son époque. A 24 ans, il était déjà marié avec un enfant. Lorsque les visages de Jennifer et Annabella se formèrent dans son esprit, Monroe fronça légèrement les sourciles pour les en chasser. Ressasser le passé ne servait à rien. surtout un passé aussi lointain. A vrai dire, il était resque soulagé que la jeune femme l'interroge à nouveau. cela lui permettait de penser à autre chose.

- Hum je crois que c'est des restes d'instinct de survie animale. Un mâle, même se croyant dominant, s'il est pas trop idiot est capable de sentir quand un autre est capable de lui faire manger la poussière. Donc oui, je fais souvent cet effet-là à ceux qui sont suffisament sous-évolué pour fonctionner encore avec ce genre d'inscint.

Monroe eut un demi-sourire énigmatique. Sa réponse était pas vraiment fausse même s'il était en dessous de la vérité. A vrai dire, n'importe quel être humain pouvait ressentir cet aura particulier qui entourait les vampires.

- Et toi ? tu éléctrocutes souvent les parties intimes des hommes dans les bars ? Je préfère savoir si je dois me méfier ou pas.

En réalité, Monroe savait pertinement que le taser ne lui ferait pas plus d'effet qu'un gênant petit fourmillement, et encore mais tout de fois, s'il pouvait éviter d'avoir à simuler une élèctrocution dans les régles c'était tout de même préférable.

- Jeune, littéraire et armée... C'est un curieux mélange. Je suis curieux ce que quelqu'un dans ton genre peut bien faire dans sa vie...

Disant cela, Monroe prit son plus beau sourire charmeur, non pas pour la séduire vu qu'il savait que c'était impossible mais pour inspirer confiance.

- Etudiante peut-être ? Je t'imagines bien aux Beaux-arts

le visage d'Aspésia s'inclina sur le coté dans une moue intriguée lorsqu'elle vit le mystérieux sourire se dessiner sur les lèvres de Monroe. Il ne devait sans doute pas dire l'entière vérité, une fois de plus. Elle continua de l'écouter et sourit à son tour à sa question, mais de façon franche et légère.

Non, non, pas du tout, seulement quand on s'apprête à user de violence envers moi, somme l'hurluberlu de tout à l'heure avait en tête.
Sinon, je suis quelqu'un de pacifique. Je n'hésite seulement pas à me défendre en cas de besoin, c'est tout. En ce qui vous concerne, je n'envisage nullement de vous rôtir les bijoux de familles. Pas tant que vous vous montrez amical tel que vous l'êtes jusqu'à présent."

Sur quoi elle acheva la dernière gorgée de son verre en écoutant toujours attentivement le guitariste. Elle suscitait de l'intérêt chez lui, mais comme à son habitude, elle avait tendance à se méfier. Connaitre sans se laisser connaitre. Elle aimait cette maxime et faisait en sorte de l'appliquer. Mais avec Monroe, elle se posait la question de savoir à quel point elle devait être prudente. Elle ne savait pas encore vraiment sur quel pied danser avec lui. Elle se situait toujours dans son dilemme entre la curiosité et la méfiance.
Mais elle sentait qu'au fond d'elle la balance penchait sensiblement du coté de la curiosité.

Il semblait perspicace, également, au vue de sa réflexion sur ces études. Elle prit le parti de lui répondre honnêtement.

"J'ai délaissé mes études en histoire de l'art, à vrai dire. Mais c'est effectivement finement déduis. Actuellement, je suis tatoueuse."

Volontairement, elle évita de préciser qu'elle avait sa propre boutique et où elle se trouvait. Elle constata à ce moment, que mine de rien, elle avait offert plus d'information qu'elle n'avait réussi à en récolter. Elle grommela intérieurement avant de repartir à l'assaut.

"Et vous alors, vous avez l'air d'un habitué de la vie de bohème, vous êtes guitariste et vous vous promenez avec un bloc à croquis. Que faites vous donc dans la vie ?"

La question était triviale mais elle espérait qu'au moins, avec ça, il n'userait pas d'une pirouette pour esquiver. Elle tendit son attention au maximum, se concentrant sur les moindres détails d'expressions du visage, sur les modulations de sa voix, espérant qu'enfin elle tire quelque chose à même de satisfaire.

Monroe écoutait toujours Aspesia avec ce qui semblait être un grand interêt. A vrai dire, il avait vite découvert que les gens avaient plus facilement tendances à s'ouvrir lorsque leur interlocuteur semblait réellement captivé par leurs paroles,et de toutes évidences Aspesia ne se dérobait pas à la régle même si elle semblait vouloir garder difficilement une part de mystère. en réalité, cet espèce de lutin armé intriguait vraiment le vampire qui en avait déjà vu passé des phénomènes dans sa vie pourtant. En fait, il devait admettre qu'il l'a trouvait de plus en plus sympathique. Excentrique, étrange et complètement sonnée mais sympathique tout de même et l'idée d'en faire son prochain repas le tentait de moins en moins. Après tout même les vampires avaient de la peine à se nourrir d'une créature qu'ils avaient apprit à apprécier auparavant. Aspesia était pour Monroe un peu comme le lapin avec qui un gamin aurait joué tout un après-midi et qui était condamné à finir dans son assiette le soir même.

Lorsqu'elle lui avoua être tatoueuse, Monroe ne fut pas surprit. Il serait tombé des nues si elle lui avait annoncée être secrétaire ou avocate mais-là, ça collait assez au personnage. Lorsqu'elle en vain une fois de plus à le questionner lui, il prit la peine de marquer une petite pause pour réfléchir à sa réponse. Difficile de compacter 99 ans d'existence pour en faire paraitre moins de 30. Finalement, il décida, à sa propre grande surprise, d'être le plus honnête possible.

- Pour tout te dire je suis instituteur, même si j'avoue ne plus avoir enseigné quoi que se soit à qui que se soit depuis longtemps. A présent je vis un peu ma vie au jour le jour. J'ai vécu de longue années en Europe, dont les dernières en Italie. Je suis rentré aux Etats-Unis il y a juste quelques jours. Je loue une chambre dans une bourgade voisine pour le moment. Une petite ville assez pittoresque du doux nom de Forks. Un endroit idéal pour qui aime la pluie, la chasse et la pêche

Monroe eut une petite grimace. Le ciel couvert était devenu une nécessité pour lui s'il voulait pouvoir continuer de sortir le jour mais le soleil de son Texas natal lui manquait même après toutes ses décennies et jamais il ne lui serait même venu à l'esprit de s'installer dans cette petite ville inconnue si les derniers évènements ébranlant l'univers des siens n'avaient pas eut lieu à cet endroit même. Curiosité quand tu nous tiens...

L'attention tendu d'Aspésia se figea quelque seconde en apprenant qu'il avait élu domicile dans la même bourgade qu'elle. Outre l'aspect cocasse du hasard qui la faisait croiser quelqu'un de Forks, cette information était tout à fait intéressante. En effet, on ne peut pas dire que cette ville soit particulièrement agréable ou pratique. Le temps pluvieux, les hivers rudes, l'absence de Soleil, le côté presque rural de l'endroit en fait un lieu parfait pour qui cherche à se réfugier loin d'un passé trouble, par exemple, mais certainement pas un lieu de tourisme ou tout un chacun à envie de s'installer.
Aspésia ne dérogeait pas à cette règle et aimait Forks pour son calme, le fait que ce soit loin de tout ou presque et que le temps grisâtre sempiternellement était plutôt en accord avec le fond de son âme.
Ainsi, si on suit cette logique, qu'est ce qui avait bien pu amené cet instituteur guitariste à aller se coller dans ce bled.
Que fuit-il ? ou de quel passé cherche t-il à se retirer ?

Une information débouchant sur de multiples questions. Elle le regardait encore intensément, ses yeux verts émeraude parcourant les traits de ce visage quand elle lui répondit:

"Forks ? C'est une bourgade non loin d'ici, si je ne m'abuse. Un espèce de trou ou le Soleil semble faire grève. Comment se fait-il que vous ayez atterri la bas ?" Pour une vie de bohème, on ne peut pas dire que ce soit un choix judicieux." Conclu t-elle ponctuant sa phrase d'une moue tourdu exprimant son scepticisme.

Un autre point avait retenu sa réflexion. Il était instituteur. Elle avait du mal se figurer cet espèce de rockeur dégingandé au charisme écrasant en train de dispenser son savoir à des enfants. Faisant un effort d'imagination, elle esquissa un énigmatique sourire en se figurant la scène.

"Instituteur...voila qui est assez surprenant à mon goût. Pourquoi n'enseigniez-vous plus? Vous n'avez clairement pas l'age de la retraite pourtant"

Aspésia venait de poser deux questions coup sur coup. Elle espérait reprendre ainsi la direction de la conversation. Elle s'enfonça un peu sur la chaise en vieu bois qui grinçait sous le mouvement, jeta un regard circulaire sur ce rade miteux en s'allumant une nouvelle cigarettes avent de revinir le le visage de beau gosse de Monroe.

L'expression figée fugace de son interlocutrice n'échappa pas à Monroe. En même temps, qu'est-ce qui pouvait bien échapper à un vampire ? Surtout chez les humains ? Tout de fois, il fut bien incapable de saisir la raison de cette surprise si vite et habillement masquée part un nouveau flot de questions qui eurent le mérite de faire éclater Monroe d'un nouveau rire franc et clair.

- Je n'aime pas trop le soleil, mentit-il avec l'aplomb d'un comédien confirmé. Et si non j'ai attéris là-bas un peu part hasard. J'ai entendu parler de cette ville durant mon séjour en Italie et j'étais curieux de voir qui s'y cachaient.

En toute franchise, le vampire fut le premier surprit de ce montrer aussi franc avec Aspesia. Ses dires étaient la vérité même s'il omettait volontairement les détails les moins "normaux" de l'histoire.

- Et pour ce qui est de mon métier... Vous imaginez des parents laisser leurs têtes blondes à un type dans mon genre ?

Monroe eut alors un sourire presque carnassier qui, même s'il accentuait sa beauté spécifique aux vampires, était des plus effrayant. Tout de fois, cela ne dura qu'une seconde ensuite de quoi il eut à nouveau son sourire mi-charmeur mi-amusé.

- Et vous ? vous vivez même à Port Angeles ? C'est pas beaucoup plus ensolleilé que Forks pourtant. Il faut vraiment avoir quelque chose à cacher oui fuir pour venir habiter dans cette région non ?

Monroe eut un demi-sourire mystérieux tout en plongeant son regard hypnotisant dans celui d'Aspesia. Certes, elle n'était pas sensible à son apparence d'homme mais il se demandait à quel point elle serait parcontre sensible à son charisme de prédateur. Force était d'avouer qu'il n'avait pas imaginé qu'il s'amuserait autant en poussant la bar de ce bar glauque.